Omegle, le site de chat vidéo, a cessé de fonctionner le 9 novembre après 14 ans d’existence. Le site internet fondé en 2009 permettait d’entrer en contact avec d’autres personnes par webcam à travers la France et le monde, sans savoir sur qui vous alliez tomber, afin de faire connaissance.
Omegle était (trop) facile à utiliser. Une simple connexion, sans création de compte, permettait d’entrer en contact par vidéo interposée avec des personnes du monde entier ou des personnes catégorisées par pays grâce à l’aide de mots-clés. Les mots-clés permettaient d’avoir une conversation avec une personne ayant un intérêt commun. Mais comme beaucoup de sites de ce genre, la facilité de connexion et son fonctionnement entraînait souvent des dérives. Tous les âges étaient représentés sur ce site internet, notamment des jeunes, parfois trop jeunes.
Ce qui a eu pour effet de tenter certains adultes parfois plus âgés à se connecter pour entrer en contact avec des plus jeunes. Un phénomène qui a souvent entraîné des actes déplacés, des actes pédophiles ou des jeunes confrontés à des vidéos d’hommes nus pratiquant un acte sexuel solitaire ou sollicitant des plus jeunes. Un phénomène dont plusieurs associations se sont emparées pour éviter que de tels sites soient à la porter autant des plus jeunes que des personnes mal intentionnées ayant ce type de pratiques envers des mineurs.
Lors de l’annonce de la fermeture du site, Leif K Brooks, a déclaré que l’exploitation d’Omegle n’était « plus viable, ni financièrement ni psychologiquement ». Les tentatives pour éviter une utilisation déplacée et criminelle était « tout simplement trop lourde (…) Il ne peut y avoir de bilan honnête d’Omegle sans reconnaître que certaines personnes l’ont utilisé à mauvais escient, y compris pour commettre des crimes d’une horreur inouïe », a encore déclaré son fondateur. « Du fond du cœur, je remercie tous ceux qui ont utilisé Omegle à des fins positives et tous ceux qui ont contribué au succès du site de quelque manière que ce soit. Je suis vraiment désolé de ne pas avoir pu continuer à me battre pour vous ».
Même si le site est en ligne, il n’est plus possible d’utiliser la fonction de chat vidéo. Le service Omegle, très prisé chez les jeunes, était souvent utilisé et republié sur des plateformes telles que TikTok, YouTube ou encore plus récemment Twitch, alors que le consentement de la diffusion d’images d’autrui n’a pas été clairement établi. Ce qui a entraîné des dérives et des suspensions temporaires, voire définitives, de comptes sur ces réseaux sociaux. Désormais, la plateforme Azar, qui existe aussi sous forme d’application pour smartphone et tablette, se présente comme une application de rencontre, mais adopte le même fonctionnement qu’Omegle. Bien que pour les versions mobiles, la création d’un compte plus complet soit nécessaire, la version internet reste à ce jour le pendant d’Omegle.