Bien que le Brésil et le Qatar aient donné leur feu vert pour cette acquisition à près de 69 milliards de dollars, le régulateur britannique ne semble pas être en faveur du rachat par Microsoft d’Activision-Blizzard… L’anti-trust britannique craint l’écrasement du marché du jeu vidéo par Microsoft avec un tel rachat. Et pas uniquement concernant le jeu phare d’Activision Call of Duty mais de tout le catalogue Activision Blizzard (principalement les franchises phares World of Warcraft ou encore Candy Crush (édité par King, propriété du groupe Activision-Blizzard). Microsoft est déjà propriétaire du gigantesque studio Bethesda.
Jim Ryan, le patron de Sony (maison mère de Playstation) a donc réussi à faire douter la Commission Européenne suite à sa visite à Bruxelles début septembre puisque celle-ci aussi est plutôt contre une telle acquisition et devrait rendre un premier avis le 8 novembre prochain. Désormais le CMA, côté britannique, « estime que la fusion pourrait permettre à Microsoft de rendre le contenu d’Activision Blizzard, notamment Call of Duty, exclusif à la Xbox ou au Game Pass, ou de dégrader d’une autre manière l’accès de ses rivaux au contenu d’Activision Blizzard, par exemple en retardant les sorties ou en imposant des augmentations de prix des licences. Ce type de problème est connu sous le nom de verrouillage du marché des intrants ».
Pour la CMA, le Game Pass de Microsoft pourrait devenir invincible face à ses concurrents directs que sont Sony et Tencent (respectivement deuxième et premier acteurs du secteur) avec un catalogue de jeux Activision blizzard disponibles exclusivement en day one (jour de sortie) sur l’offre de cloud gaming de Microsoft.
Il ne reste que deux options pour la commission anglaise : une seconde phase d’étude via une procédure qui aboutirait en mars 2023 ou un simple refus de cette fusion-acquisition. « La CMA craint que le contrôle total de ce puissant catalogue compte tenu notamment de la position déjà forte de Microsoft dans le domaine des consoles de jeux, des systèmes d’exploitation et de l’infrastructure en nuage, ne conduise Microsoft à porter préjudice aux consommateurs en entravant la capacité de Sony – le plus proche rival de Microsoft dans le domaine des jeux – à faire face à la concurrence ».
Cela semble déjà plié pour Microsoft, vu le poids que représente le marché européen dans le gaming, il y a fort à parier que le rachat ne soit pas validé par la CMA et l’Union Européenne… Affaire à suivre…