Tencent, Microsoft, Elon Musk et Bertelsmann RTL Group… toutes ces sociétés ont un point commun : vendre ou acheter pour grossir leur catalogue et leur chiffre d’affaires. Tencent, numéro un mondial du jeu vidéo a déjà des parts dans de nombreux studios (Funcom, Riot Games, Sumo Digital, Turtle Rock, Digital Extremes, Splash Damage) serait sur le point selon Reuters de mettre la main sur plus de 50% du capital de certains éditeurs comme FromSoftware (dont il possède déjà 16,25% du capital) Epic Games (40% du capital), ou encore Ubisoft (11% du capital). Tencent est aussi intéressé par Activision-Blizzard, mais actuellement en pourparlers avec Microsoft pour 64 milliards de dollars.
Microsoft, de son côté, doit faire face à de nombreux obstacles. Sony (numéro deux mondial du jeu vidéo) fait tout pour faire échouer cette acquisition qui lui ferait perdre des licences comme Call of Duty au delà de 3 ans après la fusion. Mais le Royaume-Uni, la Commission Européenne et l’Anti-Trust américain ne voient pas non plus d’un très bon oeil cette acquisition qui mettrait Microsoft dans un statut de quasi monopole du catalogue des jeux du monde entier (Microsoft a déjà racheté le studio Bethesda). Le premier verdict doit être rendu par l’Europe le 8 novembre avant de renvoyer ou non une nouvelle commission d’enquête anti-trust. Cela semble mal embarqué pour Microsoft, qui a pourtant publié le 4 octobre un site internet avec les avantages (soit disant) que représenterait cette acquisition pour tout le monde…
Si une position de quasi monopole a été un exemple cinglant ces dernières semaines, c’est la fusion avortée de TF1 et M6 pour devenir un acteur majeur en Europe pour contrer les plateformes de streaming et prévoir la télé de demain. Car les jeunes ne consomment plus la télé linéaire comme avant avec l’arrivée de Netflix, Amazon Prime Video, Disney + ou Hulu et YouTube, sans compter Twitch (propriété d’Amazon). L’agence de régulation de la concurrence a mis un veto sur cette fusion à 1,2 milliards d’euros. Bertelsmann Media, propriétaire de 45% du Groupe M6 par sa filiale RTL Group souhaitait toujours vendre et avait reçu l’offre de trois milliardaires : un trio Banijay (production télé), Ladreit de Lacharière (Fimalac, Webedia) et Saadé (CMA/CGM) – un duo Iliad Free (Niel) et Berlusconi – et le milliardaire Kretinsky (Elle)… valeur d’achat : 1,2 milliards d’euros. Mais le Groupe RTL a décidé de ne pas vendre ce matin du 4 octobre et restera propriétaire encore 5 ans minimum avant l’attribution de nouvelles fréquences.
Enfin, Elon Musk (patron de Tesla, Space X et PayPal) a renouvelé son intérêt pour Twitter et relance son offre initiale de 44 milliards de dollars pour récupérer la totalité du capital du réseau social dont il est déjà un des actionnaires. Affaire à suivre pour ce second round. Mais la valse des fusions, acquisitions et ventes n’en est qu’à ses débuts en cette fin d’année 2022.
Martin C. pour Guillaume ML & Wecast