Après le piratage et le téléchargement illégal, voici la nouvelle et mauvaise mode française : l’utilisation frauduleuse des abonnements payants de tierces personnes. Cette pratique, elle aussi, provoque un gros manque à gagner pour les acteurs du web. Les YouTube (Google), Netflix, Deezer, Spotify et consorts ne cachent pas leur énervement alors qu’ils précisent que (sauf pour l’offre d’abonnement familial) le partage de compte est interdit. Mais cela n’empêche pas certains de diviser la facture pour la régler à plusieurs. D’autres fraudent sans ne jamais rien payer, en utilisant gratuitement les comptes YouTube Premium ou la carte d’abonnement cinéma Gaumont-Pathé (Ciné Le Pass) de leurs amis puisque selon certains coutumiers : « aucun contrôle d’identité n’est effectué devant les salles« … Il n’en reste pas moins que cela constitue une perte pour les sociétés proposant ces offres payantes.
Mais certains payent un prix encore moins cher que l’offre réelle grâce à certains sites aux pratiques plutôt douteuses. Jonathan Lalinec, est le patron fondateur de Spliiit qu’il a lancé il y a 9 mois. L’objectif de cette start-up : faciliter le partage d’abonnement, récupérer les coordonnées du principal abonné pour ensuite contacter les personnes inscrites pour le partage de compte et récupérer l’argent, avec une commission de 4 % !
Pourquoi cette pratique et ce genre de site de cagnottes pour abonnements posent problème ?
Si dans les faits une telle pratique était illégale, un site comme celui de Jonathan Lalinec aurait déjà fait l’objet de poursuites. Mais les règles sont encore assez floues. Car les sites d’abonnements payants autorisent le partage de codes et d’identifiants, mais uniquement pour les membres d’un même foyer (c’est à dire vivant sous le même toit). Nous avons pu constater, à la rédaction, que l’un d’entre nous, s’il se connectait à son compte myCanal sur trop d’écrans en même temps (tablette, AppleTV, ordinateur et smartphone) le site bloquait l’accès aux contenus en indiquant un nombre anormal de connections. Mais le partage avec des inconnus ou des amis n’habitant pas à la même adresse que l’abonné reste totalement illicite !
Les utilisateurs faisant un tel usage de ces accès ne risquent pas grand chose puisque la Haute autorité pour la protection et la diffusion des oeuvres ne s’attaque (pour le moment) qu’aux piratages en peer-to-peer… une chose qui pourrait vite changer (voir notre article sur l’évolution des missions de l’Hadopi ici).