Le dimanche 14 avril 2024 à 21h10 sur M6, « Zone interdite » nous plonge dans la révolution alimentaire au marché de Rungis.
Rungis est le plus grand marché de produits frais au monde. Il est en train de vivre sa révolution. Cette institution, crée en 1969, doit aujourd’hui s’adapter aux nouveaux modes de consommation des Français. Avec l’inflation et la baisse du pouvoir d’achat, le marché géant doit proposer des petits prix mais aussi des produits plus sains et plus éco-responsables. Rungis n’a pas le choix, s’il veut rester l’incontournable garde-manger de la France, il doit se réinventer.
Gino, homme d’affaire devenu le « roi du poulet ».
Les caméras de Zone Interdite ont suivi l’un des plus grands grossistes en volaille du marche de Rungis. Son défi est immense. Avec la hausse des importations de volailles ukrainiennes et la demande de produits plus respectueux du bienêtre animal Gino doit revoir toutes ses méthodes. Alors pour se moderniser il compte sur Benjamin, son futur jeune bras droit. Subtilités des négociations, pièges du marché et bons tuyaux pour tracer les producteurs, Gino va former son « poulain » pour qu’il puisse s’imposer sur le carreau.
Désormais, à Rungis, environ un travailleur sur trois est une femme.
Rungis est aussi le reflet des évolutions de la société française. Finie l’époque où le marché était une affaire d’hommes et où il fallait être charpenté comme une armoire à glace pour décharger des marchandises. Désormais, à Rungis, environ un travailleur sur trois est une femme. Comme Inès. Cette jeune restauratrice est à la tête d’une véritable institution gastronomique du marché de Rungis. Mais s’adapter aux horaires décalés du marché demande un peu d’organisation à cette jeune maman. Entre une nounou qui débarque chez elle à deux heures du matin, un mari poissonnier qui travaille aussi de nuit, et les courses à faire pour le restaurant au petit jour, c’est un vrai casse-tête. Et les choses ne sont pas prêtes de s’arranger… avec un bébé prévu dans trois mois ! Heureusement, la pétillante jeune femme peut compter sur une nouvelle initiative du marché : une crèche un peu spéciale qui accueille les enfants dès 5 heures du matin.
Le secteur du bio
Depuis des années, une autre révolution était en marche à Rungis. Le secteur du bio longtemps en pleine expansion est entré en phase de turbulence. Trop chers pour la plupart des Français, les fruits et légumes bios sont boudés par les consommateurs. Mais Louis-Marie, un jeune grossiste, est persuadé qu’il peut résoudre une équation apparemment impossible : offrir de bons produits à petits prix. Son astuce : racheter aux producteurs leurs fruits trop chétifs ou trop gros, biscornus ou abîmés qui jusque-là partaient à la poubelle. Le nom de sa nouvelle marque : moche et bio. Cet amoureux survolté des produits de la terre est même prêt à se rendre en Andalousie (Espagne) pour sauver des tonnes d’agrumes promis à la benne. Mais les consommateurs seront-ils prêts à acheter des carottes à trois têtes ou des kiwis aplatis ?
Rungis se réinvente dans sa manière de vendre ses produits.
Pour cela le marché s’intéresse au futur de l’alimentation et héberge de nombreux créateurs d’entreprises qui réfléchissent à la meilleure manière de nourrir bientôt 70 millions de Français. Parmi eux, il y a François. Ce quinquagénaire a quitté sa vie dorée de manager d’un hôtel à Dubaï (au Etats-Arabes-Unis) pour repartir de zéro en France. Son idée ? Créer une plateforme qui permette aux consommateurs de se regrouper pour acheter directement auprès des vendeurs de Rungis et ainsi profiter des prix de gros. Une brillante idée sur le papier au moment où les prix s’envolent. Mais quand on ne connait rien à l’univers si particulier de Rungis, qu’il faut gagner la confiance des vieux briscards et se plier aux usages du marché de gros, la route est alors pavée d’embûches…