L’ancien visage de Franceinfo, Gaël Giordana, a remporté une victoire significative dans sa lutte contre le harcèlement au sein de France Télévisions. Selon les informations rapportées par Télérama ce mercredi 27 mars, la juridiction civile des prud’hommes a statué en sa faveur, condamnant le groupe audiovisuel public pour harcèlement moral et sexuel.
Gaël Giordana était aux commandes de la matinale week-end de Franceinfo jusqu’à son départ le 30 juillet 2023. Sa décision de saisir la justice en juillet de la même année a abouti à une décision rendue le 25 janvier dernier. Le conseil des prud’hommes a ordonné à France Télévisions de verser 80 000 euros de dommages et intérêts pour harcèlement moral et sexuel, ainsi que pour manquement à l’obligation de sécurité. De plus, le contrat du présentateur a été requalifié en CDI, malgré 73 CDD effectués en un peu plus de deux ans.
L’histoire de Giordana révèle également des détails troublants sur son environnement de travail. Il a accusé Camille Grenu, sa collègue journaliste avec qui il co-animait la matinale week-end, de comportements inappropriés pendant leur codiffusion sur France 2 dans la tranche du « 6h info ».
Bien que la décision des prud’hommes qualifie son licenciement de « nul », Gaël Giordana n’a pas obtenu satisfaction quant à sa demande de réintégration au sein de France Télévisions. Son avocat a annoncé leur intention de faire appel, affirmant que la réparation était insuffisante. Il insiste sur le fait que son client aspire à réintégrer France Télévisions et à poursuivre sa carrière dans des conditions normales, soulignant que Giordana ne devrait pas subir les conséquences du harcèlement qu’il a courageusement dénoncé.
Selon son avocat, Me Florent Hennequin, Camille Grenu, qui officie encore sur la tranche 10h-13h le week-end, est accusée d’avoir révélé « des conversations intimes à la régie, lui faire des remarques graveleuses sur sa sexualité, et (fait) des sous-entendus sur sa sexualité jusqu’à l’antenne, (…) (elle aurait aussi) multiplié les contacts physiques, (se serait mise) en soutien-gorge dans le vestiaire devant lui, (serait) entrée dans les toilettes des hommes, et (lui aurait) surtout envoyer en permanence des messages ambigus« , explique « Télérama« . « Gaël Giordana a été renvoyé en permanence à sa sexualité, puis a subi des mesures de rétorsion quand il s’est tourné vers sa hiérarchie », a encore assuré l’avocat.
De son côté, France Télévisions n’a pas souhaité commenter la décision et a également annoncé son intention de faire appel. Cette affaire met en lumière les défis persistants auxquels sont confrontés de nombreux travailleurs en matière de harcèlement sur le lieu de travail et souligne l’importance de la justice dans la lutte contre de telles pratiques.