Yannick Bolloré, un des quatre enfants de Vincent Bolloré (officiellement à la retraite) a acté après mure réflection la scission inévitable de Vivendi en quatre entités distinctes. Son père, Vincent avait déjà cet objectif en tête et souffle certainement à l’oreille de son fils.
La décision a été prise avec Arnaud de Puyfontaine, président du directoire de Vivendi, et son père Vincent (actionnaire majoritaire), ainsi que ses frères et sœurs*. La famille Bolloré prévoit de transformer Vivendi en un holding de quatre entités cotées en Bourse d’ici le premier semestre 2025. Le projet de scission vise à résoudre le problème de décote de conglomérat de Vivendi, malgré son retour dans le CAC 40. Plusieurs options se présentaient aux Bolloré : le rachat par le holding Bolloré SE ou la vente d’actifs dans les télécoms, les jeux vidéo et la musique. Mais ces options ont été écartées.
La scission a été préférée, redistribuant les actions de Vivendi en quatre entités distinctes (graphique ci-dessous):
- Canal+ et ses filiales pour l’activité audiovisuelle
- Havas pour les activités publicitaires
- Lagardère pour les activités presse (Prisma Media) et édition (Groupe Hachette)
- Et une société d’investissement regroupant les participations du groupe (Olympia, GameLoft, UMG, Telecom Italia,…).
Les résultats récents de Vivendi montrent que cette stratégie pourrait être bénéfique, en particulier pour Canal+ et Havas, qui prévoient de poursuivre leur croissance par des acquisitions en titres. Cependant, l’intégration de Lagardère, avec ses activités diverses, demeure une inconnue, d’autant plus que Vivendi a lancé une OPA sur Lagardère l’année précédente. Les négociations avec Lagardère pourraient aboutir à un rapprochement par le biais d’une société cotée en Bourse. (Entre temps, Paris Match devrait être cédé à Bernard Arnault pour 100 à 130 millions d’euros).
*Cyrille Bolloré est Directeur général du Groupe Bolloré, Sébastien est Directeur Général de la Compagnie de l’Odet, holding de contrôle du Groupe Bolloré et de Vivendi et Marie, Présidente de la Fondation de la 2e Chance et directrice des Telecom du groupe familial.
