Le milliardaire catholique Pierre-Edouard Stérin, qui ne cache pas ses valeurs conservatrices, serait-il le nouveau Bolloré des médias ? Celui qui est en train d’échouer à racheter l’hebdomadaire Marianne vient de lancer le plan « Périclès ». Le but de cette manoeuvre est de faire émerger et promouvoir des valeurs politiques d’extrême droite afin de renforcer leur influence dans les médias. Le milliardaire est propriétaire des médias Neo et Factuel (média en ligne de l’extrême droite) avant d’entrer au capital du « Crayon », une chaîne YouTube de débats. En février 2024, il rachète le groupe Marmeladz, une agence d’influenceurs web.
Le projet « Périclès » n’est absolument pas secret puisque les équipes de l’homme d’affaires ont confirmé l’existence de cette stratégie auprès du quotidien L’Humanité, qui enquête sur le milliardaire. Cette manoeuvre qui a pour but clair d‘influencer le débat public soutenant des valeurs conservatrices s’opposant notamment au socialisme et au wokisme, s’affiche sans retenue. Ce qui contraste avec les méthodes souvent jugées trop conservatrices d’un autre milliardaire et puissant homme de médias : Vincent Bolloré.
Un proche des Le Pen et soutien indéfectible du RN
Pierre-Edouard Stérin ne cache pas non plus son soutien et sa proximité avec la famille Le Pen et des personnalités comme Pierre-Jean Chalençon (connu pour sa participation dans Affaire conclue sur France 2). Marine Le Pen a d’ailleurs vendu la villa de son père, Jean-Marie Le Pen, au à son ami Stérin pour 2,5 millions d’euros fin juin 2024.
Des projets politiques, au delà de la sphère médiatique
Le plan « Périclès », dont le financement est estimé à 150 millions d’euros sur dix ans, inclue notamment le financement de think tanks (groupes de réflexions souvent politiques), mais aussi la formation de personnalités politiques ainsi que la création d’un puissant réseau médiatique afin de communiquer sur des sujets comme l’insécurité et l’immigration. De quoi faire passer Vincent Bolloré pour un petit joueur… Stérin ne cache pas non plus son soutien au Rassemblement national (RN) pour les prochaines échéances électorales : les municipales de 2026. L’objectif de « Périclès » : former des candidats dans quelques 300 villes et former un groupe d’un millier d’experts en prévision des élections présidentielles de 2027.