Lors de son intervention devant la Commission de la culture, de l’éducation, de la communication et du sport du Sénat, Martin Ajdari, président de l’Arcom, a présenté le rapport annuel 2024 et dressé un bilan contrasté de l’audiovisuel français.
Concernant les finances, il a alerté sur les coupes budgétaires prévues : bien que le financement de la création audiovisuelle ait fortement augmenté, atteignant 1,2 milliard d’euros en 2023 grâce aux chaînes, à France Télévisions et à l’intégration des plateformes numériques, cette dynamique commence à ralentir sous l’effet de la baisse des recettes publicitaires et des économies envisagées.
Entre 2019 et 2023, les obligations de financement de la production audiovisuelle sont passées de 860 M€ à 1,2 Md€, soit une progression de 40 %. Cette augmentation résulte de la contribution accrue des chaînes privées, de l’engagement renforcé de France Télévisions (440 M€) et de l’intégration réussie des plateformes comme Netflix, Disney+ et Amazon, qui représentent désormais un quart des obligations de production, souligne Martin Ajdari. Les données provisoires de 2024 confirment cette tendance positive, illustrant le succès de la directive SMA.
Le président de l’Arcom a cependant averti que des coupes trop brutales pourraient mettre en danger l’écosystème de la création audiovisuelle.
L’autorité doit également faire face à de nouveaux défis, tels que le déploiement du DAB+ pour la radio et l’extension de son contrôle du pluralisme, désormais élargi à la diversité des opinions diffusées à l’antenne.